Des logements conteneurs pour attirer le personnel de la santé

La ministre responsable de l’Habitation du Québec, France-Élaine Duranceau, lance un projet pilote de logements temporaires aménagés dans des conteneurs destinés aux professionnels de la santé. L'intention est de favoriser le recrutement et la rétention de ces professionnels dans les régions aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre.


Deux premières maisons modulaires réservées au personnel de la santé dans Charlevoix

MONTRÉAL — Deux premières maisons modulaires réservées au personnel de la santé ont été installées dans Charlevoix la semaine dernière, a appris La Presse Canadienne.

Lors du dépôt du plus récent budget du gouvernement du Québec, le mois dernier, une somme de cinq millions de dollars a été dédiée au déploiement d’un projet pilote «pour l’acquisition et l’installation de 20 unités modulaires pour les besoins du milieu de la santé».

Ce projet pilote mené par la Société d’habitation du Québec (SHQ) consiste à loger des professionnels de la santé recrutés dans les régions du Québec où l’offre de logements est pratiquement inexistante. L’allocation des logements revient cependant au CISSS ou au CIUSSS de la région concernée.

Les deux premières unités ont été installées à Baie-Saint-Paul et à La Malbaie, dans Charlevoix, parce que le CIUSSS de la Capitale-Nationale aurait été le premier à manifester son intérêt pour le projet.

Ces deux premières maisons, d’une dimension de 12 mètres sur 2,5 mètres, disposent d’une seule chambre. On prévoit que la configuration d’autres habitations pourra être modifiée selon les besoins pour accueillir des familles notamment.

Les municipalités de Baie-Saint-Paul et de La Malbaie ont adopté des résolutions au cours des dernières semaines afin d’autoriser l’installation des maisons modulaires sur leur territoire.

Lors de la séance du conseil du 13 mars dernier, le maire de La Malbaie, Michel Couturier, a mentionné que la maison était destinée à une personne immigrante devant effectuer un parcours de mise à niveau au Centre d’études collégiales en Charlevoix.

Québec procède actuellement à une opération de recrutement d’infirmières formées à l’étranger pour renflouer ses effectifs dans les régions. Les professionnelles sélectionnées doivent au préalable effectuer une mise à niveau dans un établissement québécois, puis réussir l’examen de l’Ordre des infirmières et infirmiers du Québec avant d’entrer en fonction dans le réseau de la santé.

Or, parmi les obstacles au succès de la démarche, figure la crise du logement qui frappe plusieurs régions.

Le maire Couturier a souligné au moment d’adopter la résolution que la maison serait installée sur la rue Warren, tout près du Centre d’études collégiales. Il a également tenu à souhaiter la bienvenue aux personnes recrutées.

Dans une réponse écrite, la SHQ a expliqué vouloir «développer une offre de logement unique qui permet d’offrir rapidement, en quelques mois, un logement à des travailleurs et à leur famille».

Ces modules doivent être «rapidement déployables, rapidement habitables et facilement transportables», ajoute-t-on.

Pour le moment, il s’agit donc d’un projet pilote afin d’évaluer «son acceptabilité sociale et la réponse des travailleurs».

Une annonce officielle devrait venir sous peu. On pourra alors obtenir plus de détails sur les modalités du projet.

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https://lactualite.com/actualites/deux-premieres-maisons-modulaires-reservees-au-personnel-de-la-sante-dans-charlevoix/


Du « préfab » pour affronter la crise ? Oui, oui et oui

Ottawa a sorti des boules à mites une mesure d’après-guerre pour s’attaquer à la crise du logement et je dis : bravo.

C’est exactement la mentalité à adopter en ce moment. Voir la pénurie d’habitations comme un ennemi à abattre, et utiliser toutes les munitions disponibles pour l’affronter.

Même si elles datent des années 40.

Le gouvernement fédéral, donc, entend mettre à la disposition des constructeurs un « catalogue » de plans de maisons et d’immeubles multirésidentiels, clés en main. Cette mesure est inspirée d’un programme lancé au sortir de la Seconde Guerre mondiale, qui avait permis d’ériger des dizaines de milliers d’habitations pour loger les vétérans.

On voit encore ces petits bungalows dressés fièrement dans plusieurs villes, entre autres à Montréal, près du Stade olympique.

Le nouveau plan fédéral pourrait avoir l’air d’une gimmick, surtout si l’on regarde les images du ministre du Logement, Sean Fraser, qui a brandi un vieux catalogue devant les caméras pour annoncer le projet plus tôt cette semaine.

Mais c’est loin d’être un coup d’éclat insignifiant, selon moi.

La standardisation des façons de construire sera une manière très concrète d’accélérer les mises en chantier – et aussi, facteur crucial, l’accès à des fonds fédéraux pour bien des constructeurs.

Il faut reconnaître le mérite du gouvernement de Justin Trudeau : il a ouvert à fond les vannes pour financer l’habitation ces dernières années. Sa Stratégie nationale sur le logement totalise 82 milliards de dollars. Il y a là-dedans des prêts à faible taux pour financer la construction, des subventions pour le logement abordable et des aides à la rénovation.

Dans les faits, il y a plus de demande que d’argent disponible. Les promoteurs privés, les OBNL et tout ce que le pays compte de coopératives se battent pour obtenir des fonds fédéraux. Les délais s’allongent pour l’analyse des dossiers à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Pour pouvoir se qualifier pour les programmes de la SCHL, les constructeurs en tout genre doivent répondre à plusieurs critères très stricts, entre autres en matière d’efficacité énergétique.

C’est là que le plan fédéral devient doublement intéressant. Le « catalogue » ne contiendra que des plans d’immeubles « préapprouvés » par la SCHL. Ceux qui les utiliseront pourront se qualifier beaucoup plus vite pour divers programmes de financement, m’a expliqué en entrevue le ministre Sean Fraser.

Ce seront donc deux étapes longues et fastidieuses qui seront escamotées d’un seul coup : celle de concevoir des plans d’architecte à fort prix (ils seront déjà fournis), et celle de naviguer dans les méandres de la SCHL pour se qualifier pour des aides financières.

L’objectif d’Ottawa est que les provinces et les villes facilitent à leur tour la délivrance des permis de construction pour les habitations qui seront issues du « catalogue », ce qui viendrait réduire encore davantage les délais pour le démarrage des chantiers.

Moins de bureaucratie et plus de logements : excellent, du moins sur papier.

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https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2023-12-14/logement/du-prefab-pour-affronter-la-crise-oui-oui-et-oui.php


Rapport de la SCHL sur le marché locatif La crise du logement s’aggrave partout au Canada

Selon le Rapport sur le marché locatif publié ce mercredi par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), cette dégradation du portrait a eu lieu alors que l’offre de nouveaux logements s’est pourtant accrue, « mais pas assez fortement pour suivre la demande sur le marché locatif », peut-on lire.

Au Québec, les taux d’inoccupation n’ont jamais été aussi bas depuis 2003, souligne Francis Cortellino, économiste à la SCHL. « La grande différence », toutefois, par rapport à la crise du logement du début des années 2000, c’est que les régions du Québec, les villes de petite et moyenne tailles, sont proportionnellement plus touchées que les grandes villes.

« La rareté du logement est à l’échelle du territoire, ce qui entraîne des hausses de loyer records, résume l’économiste. Disons que c’est plus “homogène” maintenant. »

Sommet à Trois-Rivières

Aucune des grandes villes canadiennes analysées dans le rapport de la SCHL ne présentait en 2023 un marché en équilibre, qui ne favorise ni les propriétaires ni les locataires, et dont le taux d’inoccupation devrait être entre 3 et 4 %. Une dizaine de villes se trouvent même sous le taux de 1 %. Les villes québécoises sont particulièrement touchées, alors que Trois-Rivières (0,4 %), Drummondville (0,5 %) et Québec (0,9 %) se retrouvent dans cette situation.

À Montréal, le taux d’inoccupation est passé de 2 % à 1,5 % en un an. Il a rejoint en 2023 la moyenne canadienne.

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https://www.lapresse.ca/affaires/marche-immobilier/2024-01-31/rapport-de-la-schl-sur-le-marche-locatif/la-crise-du-logement-s-aggrave-partout-au-canada.php


Crise du logement Québec misera (très) gros sur le « préfab »

La Société d’habitation du Québec (SHQ) lancera sous peu un appel de propositions en vue de faire construire 500 logements modulaires en usine, nouvelle étape d’un virage dans sa manière de s’attaquer à la crise du logement.

On ne parle pas ici de maisons unifamiliales, mais d’immeubles de 12, 24, voire 52 logements. Ils seront conçus sous forme de modules préfabriqués, cuisine et salles de bains incluses, et assemblés directement sur le site, à la manière de gros blocs Lego.

Une dizaine d’usines québécoises sont déjà en train de se préparer à ce changement de cap.

C’est l’un des éléments que m’a révélés Claude Foster, président-directeur général de la SHQ, pendant sa première grande entrevue depuis son entrée en poste, il y a deux ans.

« Avec les besoins qu’on voit en ce moment, avec l’immigration, avec la pénurie de main-d’œuvre, on doit faire autrement, m’a dit Claude Foster. On n’a pas le choix. Si on veut être capables d’y arriver, il faut faire les choses avec une vision qui n’est pas celle d’il y a 20 ans, ou même 10 ans. »

La SHQ a commencé à se faire les dents en 2023 dans la construction modulaire avec quelques projets-pilotes, dans l’est du Québec et en Jamésie. Une vingtaine de logements ont été livrés.

Mais c’est à Jonquière, d’ici quelques mois, que le vrai test aura lieu. La SHQ finalise un appel de propositions pour faire construire un immeuble de 52 logements abordables, entièrement préfabriqué en usine, bloc par bloc. Il viendra remplacer un HLM ravagé par un incendie en 2022.

 

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https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2024-01-29/crise-du-logement/quebec-misera-tres-gros-sur-le-prefab.php